Éclats du jazz des « Electric seventies » : « Éclats » c’est-à-dire éclairs mais aussi fragments d’une riche période de mutations. Éclats esthétiques, électriques bien sûr, mais aussi éclectiques car le jazz acoustique a aussi sa part.
A la fin des années 60 les sociétés s’interrogent, une jeunesse avide de liberté plébiscite les jeunes groupes phares du rock, du folk, de la pop à travers de gigantesques festivals (Monterey, Woodstock…).
Depuis la mort de Coltrane en 1967 le jazz se cherche. Il décline commercialement face au rock et entreprend de toucher un nouveau public en se libérant de ses codes y compris free. Chick Corea raconte : « C’était une époque où quelque chose de culturel se produisait, pas juste la musique, comme si la société avait le goût pour l’expérimentation. ».
Deux groupes-phares vont y parvenir et marquer les esprits pour longtemps avec deux albums mythiques et électriques « Bitches Brew » de Miles Davis et « Weather Report » sous la co-direction de Joë Zawinul et Wayne Shorter, ex-collaborateurs du 1er. Ils ouvriront la soirée.
Les musiques noires R&B, funk, brésiliennes inspirent ces albums.
D’autres ex-Davisiens creuseront à leur manière ce sillon, appelé de façon réductrice jazz-rock ou fusion. John Mc Laughlin et Billy Cobham, Herbie Hancock et Bennie Maupin, Chick Corea et Stanley Clarke, Larry Coryell…
En Europe une nouvelle génération riche de ses propres racines émerge dont Jan Garbarek, Philip Catherine, Jean-Luc Ponty qui partira aux USA.
Le jazz s’ouvre aussi aux musiques populaires du monde. L’ Afrique inspire Don Cherry, alors que Gato Barbieri revisite ses racines latino-américaines.
Vers la 2e moitié des années 70 la vague tout-électrique s’essouffle. Des guitaristes tels Larry Coryell et Philip Catherine ou John Abercrombie, Mc Laughlin avec Shakti renouent avec une musique acoustique raffinée en privilégiant les duos ou trios.
Cette soirée a fait la part belle à ces quelques « éclats » d’un jazz en perpétuel mouvement.
Du côté du système mis en œuvre, cette année, retour à des objets plus traditionnels : pas de prototype, mais autour du caisson 20.1 (un seul), une paire de E2 carbone, alimentées par des blocs mono Primaluna et le préampli attenant.
Toujours la platine Wilson Benesch, bras Origin Live et Ortofon 2M blue. Un placement différent des autres années : dissymétrique (murs arrières, de côtés, décentré par rapport au milieu « théorique » de la pièce), E2 moins espacées, pincement non convergent. Les réglages ont été faits à partir du centre du 5ème rang. L’image stéréo moins précise mais plus large, que ce soit sur les bords ou aux places plus centrales.
Nous avions peur que la puissance des blocs à tubes (70 w), se révèle un peu juste. Cela n’a pas vraiment été le cas, dans la mesure où les formations écoutées allaient du duo au quintet.
Potentiomètre de volume sur 13h au lieu du 12h habituel dans notre pièce de 25 m².
Le public a noté l’excellente qualité des timbres et des différentes ambiances de prise de son. … Et pas de fumée ce soir-là.